Budget du Québec 2025-2026 : ce qu’il faut retenir pour notre industrie

Cette semaine, le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a déposé un budget marqué par le désir d’aider les entreprises et l’économie de la province à faire face à l’incertitude qui émane du sud de la frontière. Pour se faire, son gouvernement propose 5,6 milliards $ de nouvelles mesures d’aide directe et indirecte aux entreprises.
« Nous avons fait un effort extrêmement important pour nos entreprises », a souligné le ministre en conférence de presse le 25 mars.
Bien qu’aucune mesure ne vise directement le secteur de la restauration, plusieurs nouvelles enveloppes profiteront à l’industrie des HRI. On fait le tour.
Du financement pour les PME
Par exemple, le gouvernement investira 42,3 millions $ au cours des trois prochaines années pour soutenir le développement des petites et moyennes entreprises PME, catégorie dont font partie la très grande majorité des restaurateurs et hôteliers. Une bonne partie de cet argent ira pour opérer le plan PME 2025-2028 dont les détails seront dévoilés durant les prochains mois, mais le budget laisse entrevoir comment une partie de cet argent sera attribué. Les entrepreneurs pourront par exemple se voir aider financièrement pour augmenter leur productivité, avoir du soutien pour le démarrage et l’expansion de leurs entreprises, profiter d’un soutien au repreneuriat en plus de voir leur fardeau administratif être allégé.
Un nouveau fonds de 200 millions $ devrait aussi être créé pour aider les entreprises en démarrage à avoir accès à du capital de risque. Par contre, ce nouveau fonds se financera principalement en reprenant les sommes prévues pour le programme Impulsion PME qui a été annulée en novembre 2024.
138 millions pour le secteur touristique
La majorité de l’argent frais prévue pour le secteur ira pour le soutien financier aux festivals et autres évènements touristiques dans la province. À partir de l’an prochain et jusqu’en 2030, le gouvernement investira 20 millions $ supplémentaires par année pour financer ces évènements, qui viennent s’ajouter aux 15,1 millions $ par année qui était déjà prévu à cet effet.
Le gouvernement investit aussi 20 millions $ supplémentaires dans Programme d’appui au développement des attraits touristiques (PADAT) dont bénéficie directement plusieurs hôteliers. Une décision qui a par ailleurs été saluée par l’Association Hôtellerie du Québec (AHQ).
« Il s’agit d’un levier essentiel pour encourager les investissements structurants dans notre industrie et stimuler la création de richesse dans toutes les régions du Québec. Rappelons que les sommes prévues dans le budget de l’année précédente étaient déjà entièrement engagées – il était donc crucial que ce programme soit bonifié cette année », affirme Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l’AHQ.
Le budget renouvelle également le Programme d’accessibilité des établissements touristiques (PAET), visant à aider les hôteliers à rendre leurs infrastructures plus accessibles aux personnes handicapées. Le programme bénéficiera de 2 millions $ cette année et de la même somme l’an prochain.
Des crédits fiscaux qui disparaissent
En revanche, le gouvernement a fait des efforts pour réduire ses dépenses, notamment en révisant et en modernisant plusieurs programmes d’aides aux entreprises, un processus qui lui permettra d’économiser 604 millions $ d’ici 2030.
Cet effort a mené à la disparition de plusieurs mesures dont le Programme d’aide à la relance de l’industrie touristique (PARIT), mis en place après la pandémie, qui n’a donc pas été reconduit.
D’autres mesures comme celles faisant d’une passe de transport en commun payée par l’employeur un avantage non imposable pour l’employée seront abolies à partir de l’an prochain.
Par contre, le crédit d’impôt relatif à la déclaration des pourboires a été maintenu. Celui-ci vient compenser, à la hauteur de 75 %, la partie des charges sociales que les employeurs doivent payer sur les pourboires déclarés par le personnel, ce qui représente des économies de 109 millions $ par année pour les restaurateurs selon l’Association Restauration Québec (ARQ). Une décision chaleureusement saluée par l’association.